Revenant de l'Allée des Embrumes

Mohéra réapparut directement devant la porte du bureau de Lizbeth, dans un silence pesant et la respiration encore hachée par les évènements foudroyants de l'Allée des Embrumes d'où elle venait tout juste de transplaner.
Visiblement, Tom n'était pas encore arrivé, et en constatant des gouttes amarantes de sang tiède s'écouler de sa main pour venir s'écraser au sol, elle brandit sa baguette et susurra un sort de guérison afin d'apaiser la douleur assénée par les entailles de sa paume meurtrie.
Au même instant, Tom transparut à ses côtés, et elle en fut fort soulagée bien qu'il ne sétait écoulé que quelques secondes depuis qu'ils s'étaient quittés. Etrangement, elle avait le terrible sentiment que cela faisait des heures. Elle lui adressa donc un doux sourire irradiant, et brandilla le précieux parchemin maculé tout en hochant légèrement la tête en direction de la porte.

-Allons-y, Tom, souffla-t-elle.

Invité

Tom était arrivé quelques instants après Mohéra, tenant le hibou mort d'une main. Il expliqua à Mohéra la raison de son retars:
-J'ai récupéré le hibou et effacé les traces de sang. Ainsi, ils ne verront pas que leur hibou a été intercepté...j'ai pensé qu'il valait mieux...
Il regarda sous la porte de Lizbeth; un rai de lumière filtrait, elle était encore là. Un peu mal à l'aise, Tom frappa à la porte. Lizbeth les avait quittés furieuse, il espérait qu'elle s'était un peu calmée.

Invité

Elizabeth entendit que l'on frappait à la porte. A cette heure-ci elle avait peu de doute sur l'identité possible de son ou ses visiteurs, et d'une manière ou d'une autre, cela ne s'annonçait pas comme une visite agréable.

-Entrez !

Debout devant son bureau, Elizabeth attendit et vit entrer Tom et Mohéra. Le visage fermé et tendu, elle se tut et les fixa.

Invité

Tom entra. Lizbeth affichait un air sévère qui n'augurait rien de bon. Il laissa Mohéra entrer et avancer, puis il balbutia:
-Professeur Selew... pardon de vous déranger...
Incapable d'en dire davantage, il se tourna vers Mohéra, et lui fit un petit signe pour qu'elle vienne à son secours. Lui se sentait encore trop inquiet. Il était persuadé que son mouvement de révolte dans l'Allée des Embrumes n'avait pas échappé à Liz, et il redoutait les conséquences.

Mohéra devança Tom et s'engagea dans l'antre du bureau où Lizbeth les lorgnait tout deux d'un regard terrassant. Mais elle ne cligna pas, et lorsque Tom balbutia quelques mots incertains tout en sollicitant son aide, Mohéra fit un pas de plus vers le professeur Selew, la mine grave. Il n'était pas question d'y aller par quatre chemins, car Lizbeth ne tolérerait certes pas des bafouillages improductifs et superflux. Il y en avait déjà bien assez eu pour la soirée...

-Professeur Selew, amorça lucidement Mohéra tout en jetant un regard en coin à Tom, Monsieur Joad et moi-même revenons de l'Allée des Embrumes avec un objet qu'il nous a parut bon de vous remettre. Je ne doute pas qu'il s'agisse d'un butin fort appréciable pour notre Maître. Nous vous laissons juger par vous même, Madame.

Elle tendit fermement le parchemein flétri à Lizbeth.

Citation :: Quand le croissant six fois aura clos son balet
Le faon et le loup sortiront de leur guet
Et à l'orée des Bois plus rapide que l'éclair
Se retrouveront enfin quand sonneront les deux pairs

=>R.W. trépassé...

Invité

Elizabeth ne quittait pas des yeux les deux mangemorts. Toujours sans dire un mot elle prit le parchemin que lui tendait Mohera mais la fixa tout particulièrement. Sans même lire le parchemin, elle s'adressa à elle d'une voix sèche.

-A votre avis mademoiselle Lupin, lorsque je vous ai dit "la patrouille est terminée", qu'est-ce que j'entendais pas là ?

Mohéra ne décrocha pas du regard écrasant que posait hargneusement Lizbeth sur elle. Elle était las de toutes ces futiles remontrances, et elle cacha l'amertume qui l'étreignit quand Lizbeth la réprimanda avant même de considérer l'inestimable trophée que Tom et elle venait de lui apporter.

-Vous entendiez que nous avions clos notre ronde ensemble, Professeur. Mais je n'ai pas souvenir de vous avoir entendu prononcer un seul mot stipulant qu'une promenande de nuit m'était formellement interdite avec le professeur Joad.

Mohéra n'avait pas adopté de ton provocant, simplement une voix neutre qui ne vibrait pas.

Invité

-Et il est vrai que vous veniez tout juste de me démontrer à quel point vous étiez tous deux à même de mener une action utile. Mais je suis soulagée de constater que la manière donc vous avez laissé fuir ce lycan ne vous tourmente pas plus que cela et vous a même donné l'envie d'une petite promenade nocture avec le professeur Joad. Quant à ce que vous ne m'avez pas entendu dire mademoiselle Lupin, sans doute cela est-il du au fait que j'ai stupidement cru que vous étiez capable d'interpréter mes paroles et mes actes. Mais ne vous inquietez pas, je veillerai à être plus directive à l'avenir.

Elizabeth quitta Mohéra des yeux pour dérouler le parchemin et le parcourir rapidement .

Invité

Tom jeta un coup d'oeil à Mohéra pour l'inciter au calme. Ils avaient fait assez de sottises pour la soirée, pas la peine d'aggraver encore la situation. Après le fiasco du lycan, il ne fallait pas s'attendre à un accueil chaleureux... Il s'efforçait lui-même d'avoir une attitude respectueuse, démontrant qu'il était conscient de la gravité des faits... Après tout, c'est Liz qui ferait le rapport au Maître, mieux valait faire bonne impression.

Mohéra pesta silencieusement ; le moindre effort à tenter de satisfaire Lizbeth ne l'enlisait que d'avantage dans la boue fétide qui lui engluait les viscères. Son regard noir et fulminant se tourna vers Tom, espérant peut être qu'il lui témoignerait un petit brin de soutien moral.
Tout l'enthousiasme de Mohéra avait fondu comme neige au soleil ; désabusée et dégoutée par tant de mépris et de dédain, elle n'avait même plus l'envie d'assister à la réaction de Lizbeth qu'elle avait au départ augurée de fort favorbale, mais qu'elle prédisait désormais de pleine déconsidération envers Tom et elle.

Invité

Elizabeth était sur le point de réagir à sa lecture lorsqu'elle posa à nouveau les yeux sur Mohéra. Elle eut un soupir d'agacement en percevant sa mine désabusée.

-Et cessez je vous prie d'arborer cet air de victime outragée. Apprenez donc à distinguer les choses ou créditez à défaut les autres de cette capacité. Je vous ai donné un ordre que vous n'avez pas même compris c'est une chose. Vous m'amenez un document que vous jugez valable, c'en est une autre. Je n'ai pas pour habitude de laisser de côté les indices utiles. Mais il va falloir que vous compreniez un jour ou l'autre que l'on ne sert pas le Seigneur des Ténèbres à coup de bonnes intentions. Un ordre est un ordre qu'il soit explicite ou pas.

A nouveau elle posa les yeux sur le parchemin avant de regarder à nouveau Mohéra.

-Un rendez-vous donc ? L'information est intéressante mais je ne suis pas certaine qu'elle soit utilisable.

Elle regarda le hibou que tenait Tom.

-je suppose que c'était là le volatile chargé du courier ? Il ne repartira donc pas à son maître qui ne manquera pas de se questionner sur ce qu'il est advenu de son hibou, et donc de son courier.

Mohéra se tourna une nouvelle fois pleinement face à Lizbeth, faisant front à ses propos cuisants, dragons de vertu, puisque Tom n'envisageait visiblement pas de la conforter dans cette voie.

-Sauf votre respect, je n'ai aucunement enfreint vos ordres cette nuit, et je trouve votre insinuation bien déloyale. Je n'ai pas le dessein de me masquer derrière des fabulations qui détourneraient la justesse de mes convictions, je veux offrir à mon Maître sincérité, droiture et dévouement. Mes actes n'apparaissent peut-être pas à vos yeux puritains comme des éxécutions opérantes ni efficientes, puisque vous semblez suggérer de manière si dogmatique que mes capacités cérébrales de compréhension sont désespéremment limitées, mais si vous concevez néanmoins dans votre noble clémence à ce qu'une chose puisse être clairement défini dans mon esprit, c'est bien celle de vouer au Seigneur des Ténèbres une allégeance franche et indéféctible. Et si cela doit me pousser à une désinvolture qui m'en coûtera cher, je prends le risque.

Mohéra avait débité cette plaidoirie sans même prendre le temps d'anhéler une seule bouffée d'oxygène. Elle se tut aussi vite qu'elle n'avait pris la parole, soudain terriblement consciente de la portée de ce qu'elle venait de proférer à sa supérieure. Mais aucun regret ne transparaissait sur son visage lactescent, car elle avait parlé avec la totale sincérité qu'elle jugeais digne du respect qu'elle témoignait profondément à Lizbeth Selew. L'hypocrisie était la meilleure façon d'insulter et de transgresser, et Mohéra dénigrait ces valeurs infâmes.
Lorsque l'Adjointe commenta le contenu de la lettre, Mohéra, flapie, adressa à Tom un affable regard annéxé à un faible sourire. Lui la dévisageait avec effarement, lui sommant à travers la simple expression de son visage de ne pas s'aventurer plus loin sur le chemin tortueux qu'elle avait dangeureusement emprunté.
Cette fois, il semblait que ce soit à Tom de répondre de la dépouille sanguinolente de hiboux qui pendait négligeamment au bout de sa main livide.

Invité

Tom s'apprêtait à répondre à la question de Liz sur le hibou, mais après la tirade de Mohéra, il préféra se taire. Lizbeth n'en avait visiblement pas terminé avec la bibliothécaire. Il baissa la tête en attendant que la directrice-adjointe réagisse aux propos de Mohéra, regardant le hibou mort ; il se demanda soudain pourquoi il l'avait emmené jusque dans le bureau de Liz... sinon pour montrer que cette lettre n'était pas une invention de leur imagination pour essayer de rattraper leur fiasco...

Invité

Le visage d'Elizabeth, déjà tendu, sembla se figer aux propos de Mohéra. Elle la fixa à nouveau, alors qu'elle avait détourné d'elle son attention, et son regard se posa sur celui de la jeune femme. Après quelques secondes d'un silence pesant, Elizabeth reprit la parole, d'une voix sourde, s'adressant directement à Mohéra.

-Mes insinuations sont déloyales mademoiselle Lupin ? Je consens à reconnaître que l'ordre que j'ai formulé n'était peut-être pas assez explicite, je vous crédite de bonne volonté dans le service du Seigneur des Ténèbres, et je suis sur le point de considérer que la page est tournée et d'apporter toute mon attention à la piste que vous me proposez, et vous jugez que mes insinuations sont déloyales ? Je suis curieuse alors de savoir comment vous allez, dans ces conditions, qualifier vos propos et votre attitude. Ce que vous prenez pour de la franchise relève de la provocation mademoiselle Lupin.
Donc maintenant de deux choses l'une : soit vous acceptez de mettre de côté votre amour-propre et nous avançons sur la question de ce qu'il y a à tirer de ce parchemin, soit vous souhaitez en rester à votre position et à votre ressenti et alors je mettrai un terme à cette discussion inutile.

Invité

Tom était affolé par l'attitude de Mohéra. Elle avait encore des progrès à faire en matière de profil bas... Il se retint de lui dire de se taire, pensant que Liz s'en chargeait très bien toute seule... Il regarda brièvement Lizbeth d'un air de dire "vous avez vu, je ne suis pas d'accord avec elle"... Il se moquait bien de ce que pouvait penser Mohéra en voyant qu'il la lâchait ainsi. L'essentiel était de se démarquer de son comportement plus digne d'un élève de Voldor que d'un Mangemort...

Les paroles de Lizbeth sifflèrent à travers les tympans de Mohéra comme un mistral corrosif dans un désert incandescent. Elle se résigna amèrement à tenter de s'exprimer d'avantage, puisqu'apparemment elle n'était guère comprise. Si sa servitude était qualifié d'orgueil, elle qui avait toujours prôné son allégeance bien avant sa propre existence, c'est qu'il ne fallait pas nourrir l'espoir d'être un jour reconnu pour ses aptitudes au Devoir.
Mohéra tourna lestement la tête en direction de Tom ; elle posa sur lui un regard de déconsidération navrante, une expression terriblement rancunière se dessinant sur son visage de porcelaine. Il rampait devant Lizbeth comme un vulgaire serpent à l'agonie faisant pénitence ; s'il avait choisit de n'avoir aucune dignité pour Mohéra, qu'il en aie un minimum pour lui-même, songea-t-elle affligeamment. Ce lâche manque d'audace de la part d'un homme pour qui elle ressentait bien malgré elle beaucoup plus qu'une simple sympathie la laissa de marbre. Elle n'aurait jamais songé qu'être Mangemort signifiait aussi être pitoyable...téméraire était un qualificatif qu'elle aurait d'avantage asséné à un tel statut. Mais sa colère inapropriée prenait le dessus sur sa raison ; elle se ressaisit dans une profonde inspiration.
Quoi qu'il en soit, lui et elle s'était présentés ensemble dans le bureau de la Directice, et elle ne souhaitait pour rien au monde causé de tort à Tom avec son irrémissible effronterie.
Elle s'efforça d'offrir à Tom un sourire placide, puis se retourna vers Lizbeth en fléchissant la tête :

-Très bien professeur, j'opte pour votre première instigation. J'ai eu l'inadmissible faiblesse de me laisser submerger par mes émotions délictueuses, et ce en présence d'un collègue qui visiblement porte bien plus haut que moi-même l'honorabilité des Mangemorts. Encore une fois, il semblerait que j'ai faillit à mon serment en vous témoignant tant d'impétuosité, et je m'en repentis profondément.

Elle s'inclina avec assujétissement devant sa supérieure.

-Si je puis par ailleurs me permettre d'émettre une conjecture à propos de ce parchemin, je ne pense pas que les deux protagonistes du rendez-vous fixé soient les seuls destinataires du message codé, autrement dit il me paraît peu plausible, mais ce n'est toujours que mon modeste avis, que la disparition d'un des messagers volatiles soit chose rare avec les temps qui courent, et que cela contrecarre l'entrevue programmée. Je crois que l'Ordre n'envisage pas que nous puissions décrypter leur médiocre aptitude à codifier un communiqué. Toutefois, il est aussi probable qu'ils ne courent pas le risque...

Elle se tut, hésitante, consciente du manque de clarté de sa tirade évanescente.

Invité

Elizabeth eut un bref signe de tête à l'égard de Mohéra, signe qu'elle acceptait son retour à une attitude qu'elle jugeait plus respectueuse des réalités hiérarchiques des Mangemorts et considéra à nouveau le parchemin en écoutant l'hypothèse de Mohéra.

-Peut-être avez-vous raison. Mais nous ne pouvons pas courir le risque qu'une réunion qui pourrait s'avérer si intéressante nous échappe. Il faut trouver le moyen de déterminer qui était destinataire de ce courier. Ensuite, il nous sera facile de faire appel aux aptitudes à la métamorphose de l'une de nos collègues et de le remplacer par un hibou qu'elle rendra identique et qui accomplira son office. Voyez-vous mademoiselle Lupin dans ce message dont le code semble vous être limpide, un indice quant à l'identité de ce destinataire ?

Elizabeth lui tendit à nouveau le parchemin pour qu'elle puisse y jeter un oeil et envisager le texte sous un nouveau jour.

Invité

Tom réfléchit à la teneur du message... Une chose lui semblait acquise, il n'était pas destiné à la famille Weasley- l'annonce de la mort de Ron aurait été moins brutale. Qui pouvait bien, d'ailleurs, ignorer cette mort? un article de la Gazette en avait rendu compte... donc, le destinataire devait être un marginal, quelqu'un qui n'avait pas accès aux journaux... Mais Tom ne voyait pas qui. Il regarda Lizbeth qui réfléchissait elle aussi ; il préférait ne pas regarder Mohéra dont le mépris ne lui avait pas échappé, et qu'il avait une furieuse envie de gifler.

Mohéra scruta scrupuleusement le parchemin souillé que lui tendait Lizbeth, plongée dans une profonde refléxion. Mais elle avait beau sonder les moindre quartiers désaffectés de son esprit tumultueux, l'identité du destinataire ne lui apparaissait guère plus explicitement. Peut-être qu'en avisant le volatile avec plus grand soin, la vision de son propriétaire lui serait divulguée. Elle fit donc volte face vers la dépouille plumeuse que tenait toujours fermement Tom ; ce dernier évitait consciencieusement de croiser le regard mauve de la jeune femme, et semblait fulminer rageusement contre elle de l'intérieur. Mohéra réalisa qu'il lui plaisait encore d'avantage avec cette expression impérieusement foudroyante se dépeignant sur son divin visage. Oui, tellement plus tentant ainsi... Elle ne put réprimer un sourire espiègle et subtil.

-Je suis navrée, Professeur, mais je n'ai jamais aperçut cet hibou, et mes hypothèses quant à l'identité du récepteur avéré de ce message se révèlent trop multiples pour en isoler une qui serait plus envisageable que les autres. Cependant...si je puis me permettre, il ne me semblerait pas totalement inconsidéré d'user des contacts particuliers qu'entretient cette rédactrice, Magie Feu, avec l'Ordre. Si vous me le demandez, j'irai quérir son opinion sur le maître de cet oiseau, si tant est que je puisse lui soutirer discrètement des informations fort utiles suite à la relation qu'elle tente d'établir avec moi. Je ne perds toutefois pas de vue vos méfiances certes justifiées concernant la probable sournoiserie et la duplicité de cette femme, Professeur.

Invité

Elizabeth réfléchit. S'agissait-il de perdre la proie pour l'ombre ? Auquel cas l'opération était vaine. Toutefois, de proie, ils n'en avaient pas encore, et c'est justement l'ombre qu'ils tenaient, alors s'il pouvaient la multiplier. Mais il fallait d'abord s'assurer des chemins par lesquels ils pouvaient l'atteindre.

-Par quels moyens mademoiselle Lupin comptez-vous l'aborder ? Elle connait votre affiliation à l'école et partant, votre allégeance au Seigneur des Ténèbres. Comment pourrait-elle nous renseigner de manière fiable ? La piste bien sûr est tentante, mais elle ne saurait être abordée sans une immense prudence. Voilà ce que je vous propose : le rendez-vous n'aura pas lieu dans l'immédiat si le code ne m'a pas échappé. Cela nous laisse du temps, à vous de chercher à voir du côté de cette journaliste bien curieuse, à moi par d'autre moyens, si nous pouvons confirmer les éventuels présents à cette réunion. Quoi qu'il en soit, retrouvons-nous dans la chambre des secrets tous trois, à deux jours de cette réunion pour mettre en commun nos informations. Nous délibèrerons alors de l'action qu'il convient de mener.

Elizabeth se tourna vers Tom

-Professeur Joad, il s'entend que vous êtes convié aussi, étant désormais lié aussi à cette affaire. Peut-être pourriez-vous laisser votre temps libre vous conduire du côté du chemin de traverse où souvent les mages blancs bavassent. Une information est si vite recueillie parfois...

Invité

Tom leva les yeux du hibou qu'il avait observé dans l'espoir de le reconnaître, et répondit à mi-voix:
-C'est ce que je ferai, Professeur... si je peux essayer de rattraper la débâcle de ce soir...
*même s'il n'est pas question d'obtenir le pardon du Seigneur des Ténèbres pour cette débâcle...*
Il avait prononcé le mot "débâcle" en regardant Mohéra, pour bien lui faire comprendre que, contrairement à elle, il jugeait qu'il était en tort, et que cela expliquait son attitude de soumission.

Mohéra obtempéra en hochant respectueusement la tête à l'adresse de Lizbeth.

-C'est entendu, Professeur Selew, j'agirai selon vos dires, et, cela va de soi, en faisant preuve de l'extrême vigilence qui est de mise.

Tom répondit à son tour à leur Supérieure, et lorsqu'il plongea son regard profondément ténébreux et orageux dans celui, éperdu, de Mohéra, cette dernière ressentit un frisson enivrant lui parcourir tout le long de l'échine. Si débacle il y avait eu, la nuit passée ne s'était pas soldée sur un échec total, et Mohéra, bien que troublée, ne cillait pas sous l'insistance des pupilles ardentes de Tom, car déjà elle songeait à l'avenir et à la tâche qu'elle aurait à accomplir jusqu'à leur prochaine entrevue dans la Chambre des Secrets.

Invité

-Parfait. Laissez-moi ce hibou professeur Joad. Je vous laisse en revanche le parchemin dont vous aurez plus l'usage que moi dans un premier temps mademoiselle Lupin.

Elle ouvrit la porte de son bureau, signe que selon elle, la visite pouvait en rester là. Elle ne souhaitait pas relever dans l'immédiat la remarque de Tom concernant leur effective débâcle et jugea qu'ils en reparleraient plus calmement à un autre moment.

-Si de votre côté il vous semble aussi avoir fait le tour des choses, je vous souhaite le bonsoir.

Invité

Tom déposa le hibou sur un coin du bureau et fit un signe de tête à Liz en disant:
-Je n'ai rien à ajouter ,Professeur... Merci de nous avoir reçus, et bonsoir...
Il s'empressa de sortir. Il se sentait mal à l'aise, il l'avait été durant toute l'entrevue, et l'attitude de Mohéra n'avait fait qu'accroître son malaise. Il ne voulait pas parler à la bibliothécaire. Dès qu'il eut quitté le bureau, il transplana, sans attendre Mohéra. Il pensait se rendre au Chemin de Traverse, comme Liz le lui avait suggéré ; malgré l'heure tardive, il n'avait pas sommeil.

(sort)

Mohéra acquiesca silencieusement, tandis que Tom s'éclipsa avant même qu'elle n'ai relevé la tête. Décidément, ce comportement exaspérent et vexant qu'il adoptait commençait vraiment à agacer Mohéra ; cette indélicatesse était aux antipodes de l'opinion fort appréciable qu'elle s'était faite du sorcier. Froissée et s'apprêtant à sortir du bureau, elle s'adressa une dernière fois à Lizbeth tout en se saisissant avec précaution du vétuste parchemin :

-Bien professeur, il me semblerait à ce propos plus sage de le conserver dans la Réserve et de ne l'en extraire qu'aux moments nécessaires plutôt que de le garder sur moi nuit et jour, si vous en consentez. M'est avis que c'est encore en ces lieux où il sera le moins enclin à tomber entre de mauvaises mains...