Tantale version Mangemorts.

Elizabeth stoppa Matthews devant l'un des portes du couloir des cachots. Elle la déverrouilla de ses multiples protections magiques et fit entrer Matthews dedans. Elle attendit que Tom entre à son tour et lorsque tous trois furent dans la petite pièce sombre, Elizabeth tendit la main à Matthews.

-Votre baguette monsieur Sorrow.

La pièce, déjà étroite et sombre, semblait pourtant contenir, une sorte de forme noire à l'un de ses angles.

Elizabeth prit sa baguette et la fit disparaître dans l'une des longues poches de sa robe. Elle vit le regard scrutateur de Matthews et son sourire mauvais se raviva.

-Vous avez du mal à réfréner vos pulsions envers mademoiselle Ramirez, monsieur Sorrow. Et bien voyez-vous, dans ma grande bonté, je vais vous donner l'occasion d'apprendre à le faire.

Elizabeth leva le drap qui recouvrait la forme sombre et rendit ainsi visible Helena, assise sur une chaise, les mains attachées dans le dos. Il aurait été difficile de savoir s'il s'agissait d'une illusion ou pas. La silouhette en tous cas, était bien semblable, elle avait l'iar matérielle et palpable.

-Stupéfixée et muette, voici votre douce amie, monsieur Sorrow. Mais détournez bien vite le regard d'elle, car si vous veniez à la regarder, quel que soit l'endroit où se porteraient vos yeux, ils agiraient comme une brûlure vive sur sa peau si fragile, qui la marquerait irrémédiablement. Ne tentez pas non plus de lui parler : de votre voix, elle n'entendrait qu'un son aigü capable de lui briser définitivement les tympans. Enfin, surtout, je vous déconseille de la toucher. Touchez la une seule fois, directement ou pas, et vous n'aurez plus sous les yeux qu'un amas de poussière monsieur Sorrow.

Dans la pièce étroite, la paillasse qui était sans doute censée servir de lit à Matthews, était à peine à quelques dizaines de centimètres d'Helena.

-Je vous laisse donc en cette charmante compagnie. Vous verrez, on finit par apprendre à résister à la tentation. Il faut juste espérer pour mademoiselle Ramirez que vous soyiez du genre à apprendre vite. Au revoir monsieur Sorrow.

Elizabeth réouvrit la porte du cachot et sortit à la suite de Tom, refermant la porte sur Matthews qu'elle laissa dans la lumière artifcielle blafarde qu'elle avait ajoutée exceptionnellement dans la pièce humide et habituellement sombre. Elle verrouilla à nouveau magiquement la poste et se tourna vers Tom avec sur les lèvres, son sourire étrange.

Dans le couloir, Tom écouta un instant les bruits en provenance du cachot. Matthews semblait avoir du mal à croire à son infortune... Le regard qu'il avait lancé à Lizbeth le prouvait. Affichant un sourire satisfait, Tom pensa que le prochaine fois, ce jeune homme ferait peut-être l'effort d'obéir à la première semonce... encore que ce ne fût pas sûr, puisqu'il appartenait à une maison réputée produire des crânes vides. Tom se tourna vers Lizbeth, lui fit un signe de tête marquant qu'il reconnaissait la signature d'une experte, puis dit:
-Vous aviez raison, Professeur Selew, c'est une idée qui me plaît. Avez-vous besoin d'aide pour surveiller les progrès du jeune Sorrow? Il ne me semble pas que ces cachots puissent être surveillés depuis votre bureau... je me trompe?

-En effet, ils ne sont pas reliés par le même dispositif que la salle de retenue. Cependant quelque chose me dit que ce jeune homme ne bougera pas. La nuit sera longue pour lui. Et qui sait, peut-être la journée de demain le sera-t-elle aussi. Vous pouvez si vous le souhaitez venir de temps en temps vérifier la situation de monsieur Sorrow, et de son amie aussi bien sûr, ne serait-ce que pour profiter du bonheur de voir enfin deux élèves de voldor silencieux, immobiles, disciplinés en somme.

Elizabeth avançait dans le couloir étroit qui les ramenaient, Tom et elle, dans les niveaux habités de Poudlard.

-Un plaisir rare... approuva Tom. Je viendrai probablement de temps en temps... et je pourrai dire que j'ai vu deux Voldors sages et disciplinés.
Il sourit et garda ensuite le silence. Il se voyait mal faire compliment à Liz pour son idée... Pourtant, il devait en convenir, il trouvait que ce supplice de Tantale nouvelle version ne manquait pas d'allure... mais il craignait de paraître fayot en le disant. Il se contenta donc de regarder Lizbeth pour lui faire comprendre qu'elle pouvait compter sur lui.

Ils arrivèrent à l'étage de leurs bureaux et Lizbeth se tourna vers Tom.

-Bien, professeur Joad, puisque nos deux tourtereaux sont maintenant en posture plus convenable, nous pouvons vaquer à nos occupations. Merci pour votre intervention et bonne fin de journée.

Tom tira sa baguette de sa poche pour déverrouiller la porte de son bureau, et répondit d'une voix légèrement amusée:
-Merci à vous, Professeur, c'est vous qui m'avez débarrassé de ces jeunes idiots... et merci pour le réjouissant spectacle que vous m'avez offert.
Il inclina la tête pour prendre congé et retourna à son travail qui, en fin de compte, le fatiguait beaucoup moins que les sottises des élèves.